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LES GARIBALDIENS

Ce fut là qu’il se lia avec toutes les notabilités de la France : les Guizot, les Lamennais, les Augustin Thierry devinrent ses amis, et ont gardé de lui un bon et grand souvenir.

Ce fut en 1855 seulement qu’il revint à Naples, où il reprit, avec l’ardeur et l’amour d’un jeune homme, les études de son ancienne profession et les relations d’amitié que l’absence et l’exil semblaient avoir, contre l’habitude, non pas relâchées, mais rendues plus solides.

Et cependant il ne cessait, au milieu de ses longues veilles nocturnes, de relever la tête et de chercher au ciel l’étoile si longtemps voilée de sa chère patrie.

Un souffle de Garibaldi chassa le nuage et la fit luire plus brillante que jamais. François II crut conjurer l’orage en donnant une tardive constitution ; il se tourna, pâle et tremblant, du côté de ces hommes que son père, à son lit d’agonie, poursuivait encore.

La préfecture de police fut offerte à Liborio Romano.

C’était un poste difficile à occuper ; la fétide et sanglante administration de ses prédécesseurs avait fait du cabinet du préfet la salle de la torture et l’antichambre de la guillotine. Un moins pur y eût laissé son honneur et sa popularité ; Romano tra-