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LES GARIBALDIENS

napolitana. Cet éminent professeur était un véritable cœur de poëte d’où débordaient les deux sentiments sacrés de l’humanité et de la patrie, joints à un degré d’élévation ineffable ; et, sans doute pour seconder la mission qu’il semblait avoir sur la terre, l’homme privilégié avait reçu de la nature cette mystérieuse séduction victorieuse des âmes et des intelligences. Romano lui emprunta ces sentiments purs et sacrés ; ils s’infiltrèrent dans la pureté primitive de l’éducation et dans les études sereines de l’âge juvénile. Dans la science du droit, Liborio Romano eut pour maîtres Sarno, Girardi et Giunti ; en 1819, après avoir passé ses examens de lauréat, il se mit en relation avec Felice Parilli, qui, émerveillé de son jeune génie, le prit sous sa protection, comme recteur de l’université de Naples, et resta jusqu’à la fin de sa vie non-seulement son protecteur, mais encore son ami ; poussé par lui, le jeune Romano obtint la survivance de Parilli à la chaire iuris civilis et commerciarum, ce qui était un honneur inouï pour un homme de vingt-sept ans.

En 1820, le jeune professeur faisait ses cours en habit de garde national, recouvrant les dignités de la science des insignes du civisme et de la liberté. C’était un de ces crimes que ne pardonnait pas la réaction, lâche et féroce à la fois, de 1821 ; Liborio Romano et Parilli furent destitués par la même or-