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LES GARIBALDIENS

Ce fut alors qu’on s’aperçut que la barque portant les munitions et les revolvers n’avait pas déposé son chargement à bord.

Cette réponse fit passer un nuage sur le visage ordinairement si serein du chef ; il demeura un instant soucieux ; puis il cria à Nino Bixio :

— Navigue bord à bord avec moi.

Et tout fut dit ; le général resta pensif, mais reprit sa sérénité. Il cherchait un moyen de retrouver les munitions perdues.

Il alla au timonier, lui mit le cap dans la direction où il voulait qu’il fût, et lui dit :

— Toujours ainsi.

Il ne s’agissait pas de dire à cet homme : « Est, sud, ou sud-est ; » le timonier, très-bon soldat à terre, était exécrable marin ; il n’eût rien compris à une recommandation faite dans les termes techniques.

Puis Garibaldi appela les officiers dans sa chambre.

— Messieurs, dit-il, vous avez entendu ? pas de revolvers, pas de munitions ! Les revolvers, ce n’est rien encore ; mais que faire avec des fusils sans cartouches ?… Il faut donc se procurer ce qui nous manque.

— De quelle façon ? demandèrent les officiers.

— Je crois qu’il n’y en a qu’une. Une fois arrivé