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LES GARIBALDIENS

surnom de roi Bombetta, ne pouvait s’accommoder d’un pareil état de siége, plus libéral qu’aucun des gouvernements de l’Europe.

Aussi, au lieu de marcher franchement dans la voie populaire, se jetait-il de plus en plus dans la réaction.

Les chefs de cette réaction, et en même temps les conseillers secrets du roi, étaient la reine mère, déjà éloignée de la cour par l’influence de Liborio Romano et reléguée à Gaëte, les frères et les oncles du roi, le comte de Trani, le comte d’Aquila et les princes Charles et Louis.

Le comte de Syracuse, qui, par sa première lettre, avait pris position parmi les libéraux, resta dans la position qu’il avait prise.

Toutes ces aspirations libérales de Liborio Romano exaspéraient le roi ; mais, comme le roi sentait qu’il n’avait d’autre appui que Liborio Romano, qu’avec Liborio Romano il perdrait à la fois la garde nationale, la bourgeoisie et le peuple, dont Liborio Romano était l’homme, il continuait de lui faire les blanches dents.

Sur ces entrefaites, on apprit le débarquement de Garibaldi en Calabre.

Jusque-là, le roi avait conservé quelque espoir ; il avait cru en être quitte pour la cession de son territoire insulaire au Piémont ; il était convaincu que les souverains, et particulièrement l’empereur des