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LES GARIBALDIENS

horriblement en me rendant chez lui ; que, d’ailleurs, dans nos situations respectives, c’était bien plutôt lui qui avait à parler à moi que moi à lui.

Muratori lui rapporta ma réponse.

Deux heures après, la nuit était venue, et, protégée par la nuit, une barque abordait ma goëlette ; dans cette barque étaient deux hommes et deux femmes ; un des deux hommes était enveloppé d’un manteau et portait un chapeau à grands bords rabattu sur ses yeux.

Cet homme était Liborio Romano.

La présentation fut courte ; nous nous tendîmes les bras et nous embrassâmes.

Puis je l’entraînai dans un coin à l’arrière de la goëlette, et nous entrâmes immédiatement en communication.

La situation de Liborio Romano était celle-ci :

Il était entré au ministère constitutionnel en faisant toutes ses réserves d’honnête homme et de bon citoyen. Tant qu’il verrait le roi François II marcher franchement dans la voie constitutionnelle, il serait à la fois l’homme du roi et de la nation ; quand le roi manquerait à son serment, il passerait du côté de la nation.

Le ministère de l’intérieur et de la police fut à lui offert et accepté par lui à ces conditions.

Vous connaissez les événements qui amenèrent