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LES GARIBALDIENS

moment où nous sommes parvenus, c’est-à-dire au point culminant et suprême des événements. Il est maintenant impossible que Naples soit trois jours sans faire sa révolution.

Ou le roi partira ce soir, cette nuit ou demain, ou, dans quarante-huit heures, on tirera des coups de fusil à Naples.

Écoutez donc.

Le jour même de mon arrivée en rade de Naples (23 août), un charmant garçon que j’avais connu en France, Muratori, est venu me trouver de la part de Liborio Romano, avec lequel j’avais été en relation épistolaire, à propos d’armes que j’avais fait saisir au comte de Trani.

En écrivant à Liborio Romano, je lui avais dit que je regardais comme impossible qu’un homme de son intelligence pût conserver l’espoir de sauver la dynastie des Bourbons de Naples, et je lui avais exposé les avantages qu’il aurait comme homme politique, l’honneur qu’il aurait comme patriote, s’il enlevait à François II l’appui de sa popularité, et si, se déclarant son ennemi, il devenait un des éléments de sa chute.

Liborio Romano me faisait dire qu’il m’attendait le même soir à sa maison particulière. Je fis répondre à Liborio Romano que mon signalement était donné à Naples, que je le compromettrais