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LES GARIBALDIENS
« Cava, 25 août 1860.

xxxxxxxxxxxx» Mon cher Dumas,

» Je vous écris en toute hâte pour vous annoncer que j’ai été obligé de quitter précipitamment Salerne en y abandonnant le peu que je possède. J’ai été dénoncé comme votre agent, comme fournissant des armes et embauchant les Bavarois. Déjà, hier, j’avais été prévenu de ce qui se tramait ; aujourd’hui, un capitaine de la garde nationale est venu confirmer la nouvelle d’hier et me conseiller, pour peu que je tinsse à la vie, de fuir immédiatement. En effet, il ne s’agissait pas moins que de me faire endurer le supplice qu’a souffert le pauvre jeune homme dont je vous ai parlé dans ma dernière lettre, lequel a reçu un à-compte de cent coups de bâton, sur les deux cents auxquels il a été condamné.

» Un mot sur ce pauvre martyr de notre cause, dont les royalistes ne se croient pas encore assez vengés. Il est en prison, condamné sans doute à une mort plus douloureuse que celle à moitié chemin de laquelle les bourreaux l’ont laissé. Le général Scotti a défendu à quelque chirurgien que ce soit de panser ses blessures, et à ses geôliers de lui donner à manger. Il y a aujourd’hui trois jours que, le corps tout sillonné de blessures, il est soumis à