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LES GARIBALDIENS

C’est la main de Dieu, sire !

Du pont de ma goëlette, placée juste en face du palais, je vois la chambre du roi, reconnaissable à une toile tendue au-dessus des fenêtres. De temps en temps, le petit roi s’approche et regarde avec une lunette l’horizon ; il croit déjà voir venir le vengeur.

Le pauvre enfant ne sait rien. Il demandait avant-hier à Liborio Romano d’où venait ma haine contre lui.

Il ignore que son aïeul Ferdinand a fait empoisonner mon père.

Un journal paraît, intitulé le Garibaldi. Il en est à son huitième numéro. Il prêche ouvertement la révolte, et la ville est en état de siège.

De nombreuses arrestations ont été ordonnées hier. J’ai à mon bord deux des personnes qu’on voulait arrêter ; l’une est de Cosenza, l’autre de Palerme.

Je fais partir le Cosentin, cette nuit, avec une barque ; il a cinquante lieues à faire en mer ; Dieu le garde !

Un ancien condamné politique, aujourd’hui bas officier de police, nous rend compte de tout ce qui se passe ; il a été condamné, comme révolutionnaire, à quarante-six ans de galères.

Au moment où le juge Navarra prononçait le jugement :