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LES GARIBALDIENS

On quitta Taormina le 19 août, à dix heures du soir, et l’on fit route vers Melilo, petite bourgade située entre le cap dell’ Armi et le cap Spartivento, à l’extrémité méridionale de la Calabre.

Contre toute attente, on y arriva vers deux heures du matin sans accident. Malgré l’appareil posé sur sa blessure, le Franklin continuait de faire eau, et il était tellement chargé, que les hommes devaient se tenir debout sur le pont, se balançant comme le roulis.

Au moment d’accoster, le Torino, qui, pendant toute la route, était resté en arrière, chauffa à toute vapeur, dépassa le Franklin, et alla se heurter contre un rocher.

Il n’y avait pas un instant à perdre. C’était à son tour le Torino qui était blessé à mort. Le Franklin mit ses chaloupes à la mer, et aida le Torino à opérer son débarquement.

Au bout de deux heures, il était complet. Mais, quoique allégé de ses hommes, le Torino ne pouvait se remettre à flot. Le général ordonna de faire tout ce que l’on pourrait pour arriver à ce but ; mais le Franklin y perdit inutilement cinq heures.

Alors, ne voulant pas abandonner son bâtiment, le général se décida à aller à Messine demander du secours à l’escadre piémontaise ; il remonta sur le Franklin avec le second du Torino, et gouverna vers