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LES GARIBALDIENS

rendre maître de l’eau, quand tout à coup parut le général.

On lui exposa la situation.

Il ordonna de plonger pour reconnaître la grandeur de la voie d’eau, et, comme on ne s’empressait pas d’obéir à son ordre :

— C’est bien, dit-il, je vais plonger, moi !

Mais, aussitôt, le capitaine et les lieutenants jetèrent bas leurs habits et plongèrent.

La voie d’eau s’était formée au centre du bâtiment. On parvint à la boucher avec de la vase et de la bouse de vache étendues sur une claie d’osier.

Puis on se remit à pomper, et l’on vit que les pompes gagnaient sur l’eau.

— Tout va bien ! dit le général. Embarquons !

Et, comme les troupes débarquées hésitaient à remonter sur le même bateau avec lequel elles avaient failli couler :

— Capitaine Orrigoni, dit le général, je m’embarque sur ton bateau.

Alors personne n’hésita plus ; c’était à qui monterait sur le Franklin. On y embarqua douze cents hommes, ce qui était deux ou trois cents de plus qu’il n’eût été raisonnable de lui en confier en état de parfaite conservation. On embarqua trois mille cent hommes sur le Torino. Garibaldi prit le commandement de l’un, et Nino Bixio celui de l’autre.