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LES GARIBALDIENS

ment où Garibaldi en personne aura débarqué en Calabre et marchera sur Naples, toute défense sera impossible, attendu que ce n’est pas Garibaldi qui vous combat ; que ce n’est pas Victor-Emmanuel qui vous pousse, mais la fatalité qui s’attache à votre nom et qui veut que tout Bourbon descende du trône. Sire, à tort ou à raison, l’esprit public est tel que vous ne le rallierez jamais à vous.

— C’est vrai, répondit le roi ; mais ce n’est pas ma faute ; c’est la faute de ceux qui ont régné avant moi.

— Et cependant, sire, dit Liborio, il y a eu un moment où vous eussiez pu rallier à vous tous les esprits. Si, en montant sur le trône, vous aviez donné à votre peuple cette constitution qui vous perd, elle vous eût sauvé.

Le roi posa la main sur l’épaule du ministre.

— Je vous donne ma parole royale qu’un instant j’en ai eu l’intention, dit-il ; mais j’en ai été empêché par l’Autriche et par mes conseillers.

Ces conseillers étaient Ferdinando Troïa, Scousa, Rossica, Carafa.

— Aujourd’hui, le sort en est jeté, continua le roi ; il faut jouer la partie jusqu’au bout.

— Votre Majesté me permet-elle de lui demander ce qu’elle compte faire ?

— Tenter la fortune des armes. Elle ne me sera peut-être pas toujours contraire.