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LES GARIBALDIENS

et saufs, — c’était le petit nombre, — se tenaient debout ; quelques-uns avaient eu la chance de s’endormir.

On fit passer les hommes des barques sur les bâtiments ; dans la confusion inséparable d’une pareille opération, une barque s’égara.

C’était celle qui portait la poudre, les balles et les revolvers ; personne ne fit attention à sa disparition.

On mit le cap sur Talamone.

On devait y descendre une soixantaine d’hommes.

Ces soixante hommes avaient une mission fort dangereuse, fort ingrate et fort importante.

Ils devaient faire irruption dans les États romains, en criant : « Vive le roi Victor-Emmanuel ! vive Garibaldi ! »

La nouvelle se répandrait rapidement qu’un coup de main avait été tenté sur les États pontificaux, de sorte que, lorsque le départ de Garibaldi serait connu, le roi de Naples, rassuré par les nouvelles qui lui viendraient des États romains, ne regarderait même pas du côté de la Sicile.

Voilà le véritable motif de cette irruption dans les États romains, qui eût été une stupide folie si elle n’eût été une habile ruse de guerre.

Le temps demeura assez beau jusqu’à onze heures du matin ; vers onze heures, il se gâta et la mer