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LES GARIBALDIENS

il s’est arrêté à Salerne ; la révolution de Potenza a donc pu s’accomplir sans difficulté.

Mais cette hésitation du général Scotti a eu un résultat plus grave : les Bavarois et les Suisses qui sont sous ses ordres, découragés par les dispositions hostiles où ils voient le pays, me font offrir de déserter avec armes et bagages, moyennant cinq ducats par homme ; ils sont cinq mille, c’est une affaire de vingt-cinq mille ducats.

Je n’ai pas, comme vous le pensez bien, vingt-cinq mille ducats à leur donner ; mais je viens d’ouvrir à Naples une souscription qui donnera, je l’espère, le cinquième de la somme dans la journée.


Un courrier qui m’arrive de Salerne à l’instant même m’annonce que mes hommes ont été dénoncés et que mon embaucheur, qui est un jeune homme de la ville, a reçu, par ordre du général Scotti, cent coups de bâton.

La ville est dans l’agitation la plus grande ; de tous côtés on me demande des armes.

J’oubliais de vous dire qu’au moment où je quittais Salerne, le bâtiment français le Prony entrait en rade.

M. de Missiessi, commandant de ce bâtiment, a été exaspéré en apprenant l’accueil qui m’avait été fait la veille et la part que j’avais prise à l’insurrec-