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LES GARIBALDIENS

à l’avant-garde des peuples et de la civilisation du

monde.

 » G. Garibaldi. »

À Selano, de Flotte, pour la première fois de sa vie, avait touché une arme. Au milieu du feu, dans tous les combats auxquels il avait assisté, il était resté sans armes et les bras croisés, surveillant ses hommes et les encourageant. Je lui avais offert une carabine et un revolver ; il les avait refusés, en me disant ces paroles prophétiques :

— Le jour où je tuerai, je serai tué !

À l’attaque de Selano, il prit une carabine, tua deux Napolitains, et resta mort sur le champ de bataille. Une balle de tromblon l’atteignit un peu au-dessus de la tempe, et y fit un trou comme eût fait un biscaïen.

Il tomba en balbutiant quelques paroles, mais expira sans faire un mouvement.

Il avait encore sur lui le quart de la somme que je lui avais remise[1].

  1. À la nouvelle de la mort de Paul de Flotte, le comité italien de Paris décida qu’une souscription serait ouverte pour élever, à Selano, un monument à la mémoire du commandant des volontaires français, et fit insérer dans les journaux la pièce suivante :
    Au général Garibaldi, dictateur des Deux-Siciles.

     « Général,

     » Le sacrifice de nobles vies est malheureusement une des