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LES GARIBALDIENS

telligences. L’Italie a, sous le rapport de la fraternité avec les autres peuples, un immense progrès à faire ; mais espérons ! Les Italiens ont déjà vaincu la plus grande difficulté en cessant de se haïr entre eux.

Ce qui, par-dessus tout, pesait à de Flotte, c’était de se trouver en retard avec ses hommes pour la solde. Ceux mêmes qui avaient de l’argent, au Phare, y manquaient de tout, comme j’avais pu m’en convaincre la veille par mes yeux ; à plus forte raison, ceux dont la bourse était vide.

Il fallait mille francs à de Flotte pour le tirer d’embarras. Moi qui ai si souvent eu besoin de vingt francs, je me trouvais, par hasard, en avoir mille.

Inutile de dire que je les lui donnai. Un rayon d’ineffable satisfaction éclaira son visage. Comme il craignait que la caisse municipale de Messine ou de Palerme ne fît des difficultés pour me rembourser, il me remit une traite sur le comité institué à Paris en faveur de l’indépendance italienne, lequel l’avait autorisé à recourir à lui en cas de besoin. Il n’usait de ce crédit, du reste, qu’après avoir consacré au même emploi environ trois mille francs de sa propre fortune. Ce sont là nos profits, à nous autres Français, quand nous faisons la guerre pour la défense d’un principe ou le triomphe d’une idée.

Puis il me serra la main, en me disant :