Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/261

Cette page a été validée par deux contributeurs.
242
LES GARIBALDIENS

Cette fois, j’y mis tant d’insistance, que les habitants du village della Pace, en s’interrogeant mutuellement, finirent par m’apprendre que le capitaine Giuseppe Arena demeurait, avec sa femme, ses deux fils et sa fille, dans une maison nommée le Paradis.

J’avais dépassé le Paradis d’un bon quart de lieue.

Je poursuivis ma route, me promettant de faire ma visite au retour.

C’était un spectacle curieux que le Phare avec son camp d’environ douze mille hommes ; nous appelons cela un camp, faute d’autre terme pour désigner une grande réunion d’hommes armés ; mais le mot camp présente à l’esprit l’idée d’une enceinte formée par des fossés ou des palissades, et renfermant un certain nombre de tentes où de baraques, avec de la paille sous ces tentes ou sous ces baraques.

Le camp de Garibaldi n’offrait aucune de ces douceurs et de ces commodités qui se voient dans les autres camps ; lui qui couche toujours sur la terre des champs, sur le sable des plages ou sur le pavé des chemins, avec sa selle pour oreiller, il ne comprend pas qu’il faille au soldat autre chose que ce qui lui suffit à lui-même.

Douze mille hommes sont là éparpillés, émaillant