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LES GARIBALDIENS

Si j’avais deviné juste, Garibaldi devait d’autant plus désirer qu’on le crût parti pour Gênes, qu’il était plus près du Cilento ou de la Basilicate.

Pendant ce temps, le Mercey était arrivé et avait jeté l’ancre.

J’envoyai quelqu’un à son bord : les armes y étaient.

Je ne laissais pas que d’être embarrassé ; j’avais à payer, on s’en souvient, une lettre de change de quarante mille francs, et, en l’absence de Garibaldi, ayant à peine une dizaine de mille francs à bord de l’Emma, je ne pouvais faire honneur à ma signature.

J’allai aux informations, et j’appris que Medici était à Messine.

J’étais sauvé.

Je courus chez lui et je lui annonçai que j’arrivais avec mille fusils et cinq cent cinquante carabines.

— Avez-vous des cartouches ? me demanda-t-il vivement.

— Dix mille.

— Et des capsules ?

— Cinquante mille.

— Alors, s’écria Medici, tout va bien ! Nous manquions de cartouches et nos capsules sont éventées. Nous allons faire payer vos quarante mille francs et prendre vos fusils.