Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/257

Cette page a été validée par deux contributeurs.
238
LES GARIBALDIENS

Pour le coup, s’il m’était resté un dernier doute, ce dernier doute se fût évanoui.

Je compris que le général avait fait courir ce bruit pour donner le change au gouvernement de Naples et pouvoir débarquer, sans qu’on l’inquiétât, où bon lui semblerait.

Je me rappelai, d’ailleurs, que, lors de mon passage à Gênes, Bertani m’avait annoncé qu’il devait conduire six mille hommes à Garibaldi, et que, le lendemain du jour où il m’avait dit cela, il était en effet parti, avec six mille hommes, pour la Sardaigne ; je me rappelai que deux jours après mon arrivée à Marseille, j’avais reçu du même Bertani une dépêche ainsi conçue :

« Je pars. En mon absence, entendez-vous avec mes remplaçants. »

Selon toute probabilité, Garibaldi avait été à la rencontre de ces six mille hommes, soit à Milazzo, soit à Palerme, soit même à Salerne.

S’il était vraiment venu à Naples, ou plutôt dans la rade de Naples, à bord du vaisseau piémontais l’Adélaïde, il avait pris connaissance de l’esprit de Naples, et, en ce cas, il était à parier que, pour ne pas avoir à traverser toute la Calabre avec ses six mille hommes, il débarquerait à Sapri ou à Salerne.

Seulement, je gardai pour moi ces réflexions.