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LES GARIBALDIENS

À peine avions-nous jeté l’ancre, que le capitaine de ma goëlette s’est empressé de monter à bord du Pausilippe pour m’annoncer « la grande nouvelle. »

Cette grande nouvelle, c’est qu’un aide de camp du roi de Piémont est venu défendre à Garibaldi de débarquer en Calabre, et lui ordonner, au nom de Victor-Emmanuel, d’aller à Turin rendre compte de sa conduite.

Là-dessus, je me suis mis à rire.

Le capitaine, alors, m’a très-sérieusement affirmé que la nouvelle était certaine, qu’il la tenait du consul de France, M. Boulard.

Cela, toutefois, ne changea rien à mon opinion, attendu que, selon moi, les agents diplomatiques sont toujours les derniers et les plus mal renseignés.

— M. Boulard est si bien renseigné, reprit le capitaine Beaugrand, qu’il m’a dit jusqu’au nom du bâtiment sur lequel Garibaldi est parti pour Gênes.

— Et ce bâtiment s’appelle ?

Le Washington.

— Mon cher capitaine, Garibaldi n’aurait pas choisi un bâtiment portant ce nom-là pour faire un pas en arrière. Je persiste dans ma conviction que Garibaldi n’a pas été à Gênes.

— En tout cas, reprit le capitaine, à qui il en coûtait de mettre en doute une nouvelle donnée