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LES GARIBALDIENS

votre prudence : Garibaldi a couché avant-hier à Reggio ; hier, vous avez quitté Naples.

Naples, au milieu de tout cela, est fort agité, comme vous le pensez bien.

Il y a quatre partis à Naples.

Le grand parti, celui de l’annexion par Garibaldi.

Un parti moindre, celui de l’annexion par Cavour.

Un parti moindre encore, le parti du prince Napoléon.

Enfin, un parti imperceptible que l’on ne voit qu’au microscope solaire, le parti de François II.

Celui-là cependant s’agite fort pour qu’on croie qu’il existe. Il fait aller et venir les soldats du cap Misène à Salerne ; il fait acheter des revolvers à Marseille par M. Miccio ; il fait parvenir au comte d’Aquila, sous couvert de parfumerie et de quincaillerie, des caisses d’armes ; il fait acheter des képis pareils à ceux de la garde civique, pour mêler, à un instant donné, ses sbires de Sicile à la milice nationale.

On le regarde faire et on rit.

Les yeux sont fixés sur Garibaldi, cet autre colosse de Rhodes qui a déjà un pied sur le Vésuve, d’autre sur le Pausilippe, et entre les jambes duquel passent tous les bâtiments, qu’ils viennent de Rome ou de Messine.

On dit les plus étranges choses sur lui. On le sait