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LES GARIBALDIENS

agents, que nous avons reçu votre lettre sur Milazzo, qui nous est arrivée hier par la voie de Livourne. Oh ! monsieur, quelle sensation elle a faite ! Un imprimeur l’a tirée à dix mille exemplaires, et, si vous descendez à terre, vous l’entendrez crier par les rues de Naples.

Je tombais de mon haut.

— Alors, monsieur, repris-je, si vous êtes aussi garibaldien que vous le dites, je vais vous montrer une chose qui vous fera grand plaisir : c’est un magnifique portrait de Garibaldi.

Et je tirai, en effet, de mon carton une très-belle photographie du général.

Les larmes en vinrent aux yeux de mon interlocuteur.

— Oh ! monsieur, s’écria-t-il, nous qui n’avons que d’exécrables portraits du général, et qui se vendent hors de prix encore !

— Alors, répondis-je, j’ai grande envie de faire graver celui-là et d’en faire un don patriotique à la ville de Naples.

— Pourquoi les donner, monsieur, quand vous êtes sûr de les vendre le prix que vous voudrez ?

J’étais de plus en plus abasourdi.

Bref, je ne pus me débarrasser de mes agents qu’en leur disant que j’attendais quelqu’un et qu’il m’était impossible de descendre. Mes deux agents