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LES GARIBALDIENS

En conséquence, je réponds un Non capisco des mieux accentués.

L’homme du peuple se tourne alors vers l’un de mes compagnons de voyage et lui fait la même question.

Au moment où j’allais écouter la réponse, un monsieur me tire son chapeau ; je demande à ce monsieur si poli ce qu’il désire de moi.

— N’êtes-vous pas M. Alexandre Dumas ? me dit-il.

— Pour vous servir, répondis-je ; mais à qui ai-je l’honneur de parler ?

— Monsieur, je m’appelle…, je suis agent de police.

Je lui tire mon chapeau à mon tour.

— Je vous ferai observer, monsieur…, lui répondis-je, que je suis ici à l’abri du pavillon français, et que, si vous venez pour m’arrêter…

— Vous arrêter, monsieur ! vous, l’auteur du Corricolo, du Speronare, du Capitaine Arena ! Mais, monsieur, mes enfants apprennent le français dans vos livres. Vous arrêter ! quelle idée avez-vous donc de nous ? Au contraire, j’ai cru qu’il était de mon devoir de venir vous inviter à descendre à terre.

— Et voilà mon canot qui est à votre service, mon cher monsieur Dumas, me dit un second monsieur en me tirant son chapeau aussi poliment que le premier.