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LES GARIBALDIENS

libres de rentrer chez eux avec armes et bagages. »

Les conditions acceptées de part et d’autre ont été celles-ci :

« Les troupes se retireront avec armes et bagages, mais sans cartouches ; le matériel de la citadelle sera partagé en deux parts, moitié aux assiégeants, moitié aux assiégés. »

Maintenant, voici pour Messine :

Le 22, les bâtiments de guerre stationnés dans le port de Messine avaient été invités par le général Clary à changer de mouillage, pour ne pas gêner les opérations défensives ou agressives de la citadelle.

De l’évacuation des bâtiments de guerre résulta immédiatement un sauve-qui-peut général pour tout ce qui n’avait pas encore abandonné la ville.

Toute cette malheureuse population se trouvait agglomérée sur les plages est du détroit de Messine, partie sous des tentes en lambeaux, partie dans des bateaux de toute espèce, où les femmes et les enfants étaient entassés à ce point, que, dans une mahonne, j’ai compté vingt-huit enfants et dix-huit femmes. La partie de la population la plus aisée avait fui dans la campagne ; la ville était silencieuse comme un tombeau. Ce silence n’était troublé que par les cris d’alerte des factionnaires napolitains et par les coups de fusil qu’ils envoyaient sans raison sur tout ce qui paraissait dans les rues.