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LES GARIBALDIENS

entendîmes le coup de canon et le sifflement du boulet.

Le boulet tomba entre les barques siciliennes et le paquebot, s’enfonça dans la mer et fit jaillir une trombe.

Ah ! vous eussiez ri en voyant la déroute qui se mit parmi les bateliers !

Une partie vint s’abriter derrière notre goëlette, faible abri à peine suffisant pour garantir d’une balle de mousquet ou de revolver.

Au milieu de ces barques qui fuyaient effarouchées comme une volée d’oiseaux, une seule s’avançait suivant la ligne droite, inflexible comme celui qui la montait.

Celui qui la montait était le général Garibaldi. Le fort continuait de faire feu sur le paquebot ; les boulets portaient trop haut ou trop bas, aucun ne l’atteignait.

Au huitième boulet seulement, le bâtiment étranger arbora son pavillon. C’était un pavillon anglais.

Malgré le pavillon anglais, un nouveau coup de canon partit du fort ; il est vrai que ce fut le dernier.

Nous étions alors à peine à trente mètres du paquebot. Il nous tourna sa proue, et nous pûmes y lire : City-of-Aberdeen.

Le général Garibaldi l’aborda, monta sur le pont, et, du pont, sur le tambour.