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LES GARIBALDIENS

Le canon du fort resta muet et lui laissa tranquillement accomplir cette manœuvre.

Cela nous parut de bon augure, et nous pensâmes que des pourparlers s’étaient établis entre les garibaldiens et les Napolitains. Cette croyance s’appuyait non-seulement sur le silence des canons, mais encore sur la cessation de la fusillade.

À peine avions-nous jeté l’ancre, qu’une embarcation portant une chemise rouge, — c’est ainsi que par toute la Sicile on désigne les garibaldiens, — se dirigea vers la goëlette.

Le général me faisait dire d’entrer dans le port et de me mettre à l’abri derrière le Tuckery. Un quart d’heure après, nous étions au poste indiqué, et je montais à bord du Tuckery.

Le général m’attendait, gai et serein comme d’habitude ; il est impossible de voir une placidité de visage pareille à la sienne : c’est bien réellement le lion au repos, comme dit Dante. Aucune communication n’avait encore été ouverte entre le fort et lui ; mais le grand nombre même des Napolitains le tranquillisait. Il pensait que le fort n’était point approvisionné pour un long siége, et qu’il serait incessamment à sec de vivres et de munitions.

Après m’avoir ainsi entretenu un instant des grandes affaires du jour, le général me dit combien lui agréait la proposition que je lui avais faite d’aller