Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/215

Cette page a été validée par deux contributeurs.
196
LES GARIBALDIENS

Garibaldi se trouvait donc privé d’un de ses plus puissants moyens d’action.

Le rivage de la presqu’île présentait l’image d’un camp ; une vingtaine de familles s’étaient réfugiées sur la plage et campaient sous des tentes improvisées ; d’autres étaient à bord de petits bâtiments à l’ancre près du rivage, et, grâce à la rapide déclivité de la montagne, à l’abri du canon du fort ; d’autres enfin étaient dans les grottes naturelles formées par la mer.

Nous prîmes bravement le large et passâmes sous le canon du fort ; par scrupule pour notre susceptibilité gouvernementale, j’avais enlevé le pavillon tricolore et lui avais substitué ma bannière personnelle.

Le général Bosco ne nous jugea point dignes de sa colère, et nous laissa tranquillement jeter l’ancre à une encablure et demie du fort.

De là, nous pouvions voir les soldats napolitains, bavarois et suisses amoncelés dans les cours du château.

Les vastes bâtiments du fort étaient obligés de dégorger leur trop plein.

Ce trop plein cuisait à une chaleur de trente-cinq degrés. Le Tuckery toujours remorqué par ses chaloupes, passa à cinquante mètres de nous, et alla jeter l’ancre dans le port,