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LES GARIBALDIENS

À un quart de lieue de la ville, je retrouvai mes matelots. Je me jetai sur le tapis du canot, et je m’endormis, sûr, au bout du compte, de l’humanité qui, à côté de ses bassesses, fait surgir de pareilles grandeurs, et qui fait contemporains François II et Victor-Emmanuel, Maniscalco et Garibaldi.

La nuit, contre toute attente, fut tranquille. Au point du jour, nous nous levâmes. La toilette n’était pas longue à faire : nous nous jetâmes à la mer après avoir fait signe à la goëlette, qui n’avait pas pu ancrer à cause de la grande profondeur, de s’approcher le plus possible du rivage.

Vers cinq heures et demie du matin, nous étions à bord. La fusillade venait de recommencer, mais retentissait de l’autre côté de la presqu’île, c’est-à-dire du côté du port.

Le capitaine mit le cap au nord-est.

Il n’y avait qu’une très-faible brise, et, malgré notre désir de passer de l’autre côté, nous ne filions que deux nœuds à l’heure.

Ce fut donc vers les neuf heures seulement que nous eûmes doublé le cap de Milazzo. La première chose que nous vîmes en arrivant de l’autre côté du Phare fut le bateau à vapeur le Tuckery, remorqué par une vingtaine d’embarcations. Un pêcheur que nous interrogeâmes nous dit que le bâtiment avait, la veille, brisé sa roue.