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LES GARIBALDIENS

Alors une lutte s’engage entre le fort et le bâtiment. Quand le général Garibaldi voit qu’il est parvenu à attirer sur lui le feu du fort, il saute dans une chaloupe avec une vingtaine d’hommes, se fait débarquer et se jette dans la fusillade de Milazzo.

La fusillade dure une heure encore ; après quoi, les Napolitains, repoussés de maison en maison, rentrent au château.

J’avais assisté à tout le combat du pont de la goëlette ; j’avais hâte d’aller embrasser le vainqueur.

La nuit venait ; je me fais débarquer à mon tour, et, au milieu des derniers coups de fusil, nous entrons à Milazzo.

Il est difficile de se faire une idée du désordre et de la terreur qui règnent dans la ville, peu patriote, dit-on. Les blessés et les morts étaient couchés dans les rues. La maison du consul français était encombrée de mourants ; le général Cosenz y était au milieu des autres blessés.

Nul ne pouvait me dire où étaient Medici et Garibaldi. Au milieu d’un groupe d’officiers, je reconnus le major Cenni, qui se chargea de me conduire au général. Nous arrivâmes au bord de la mer, suivîmes la marine et trouvâmes le général sous le porche de l’église, avec son état-major couché autour de lui.