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LES GARIBALDIENS

passage à une charge de cavalerie qui s’élance pour reprendre la pièce. Les hommes du colonel Donon, peu habitués au feu, se jettent des deux côtés de la route au lieu de soutenir la charge à la baïonnette ; mais, à gauche, ils sont retenus par les figuiers d’Inde, à droite par un mur. La cavalerie passe comme un tourbillon. Des deux côtés alors, les Siciliens font feu ; leur terreur d’un instant a disparu.

Fusillé à droite et à gauche, l’officier napolitain s’arrête et veut retourner en arrière ; mais alors, au milieu de la route, il trouve, lui barrant le passage, Garibaldi, Misori, Statella et cinq ou six hommes, Le général saute à la bride du cheval de l’officier, en lui criant : « Rendez-vous ! » L’officier, pour toute réponse, lui porte avec son sabre un coup d’élite ; le général Garibaldi le pare, et, d’un coup de revers, lui ouvre la joue. L’officier tombe. Trois ou quatre sabres sont levés sur le général, qui blesse un de ses assaillants d’un coup de pointe ; Misori en tue deux autres et abat le cheval d’un troisième de trois coups de revolver ; Statella frappe de son côté, et un homme tombe ; un soldat démonté saute à la gorge de Misori, qui, à bout portant, lui casse la tête d’un quatrième coup de revolver.

Pendant cette lutte de géants, le général Garibaldi a rallié les hommes éparpillés. Il charge avec