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LES GARIBALDIENS

Les renforts arrivés, on attaqua de nouveau l’ennemi, caché dans les roseaux et abrité derrière des figuiers d’Inde.

C’était un grand désavantage pour les garibaldiens, qui ne pouvaient attaquer à la baïonnette.

Medici, en marchant à la tête de ses hommes, avait eu son cheval tué sous lui. Cosenz avait reçu une balle morte dans le cou et était tombé ; on le croyait blessé mortellement lorsqu’il se releva en criant :

— Vive l’Italie !

La blessure n’était que légère.

Le général Garibaldi se mit alors à la tête des carabiniers génois, avec quelques guides et Misori. Son intention était de déborder les Napolitains et de les attaquer de flanc, pour couper ainsi la retraite à une partie d’entre eux ; mais on trouva sur la route une batterie de canons qui s’opposa à cette manœuvre.

Misori et le capitaine Statella poussèrent alors sur la route avec une cinquantaine d’hommes ; Garibaldi se mit à leur tête et dirigea la charge. À vingt pas, le canon chargé à mitraille fit feu.

L’effet fut terrible ; cinq ou six hommes seulement restèrent debout. Garibaldi eut la semelle de sa botte et son étrier emportés ; son cheval, blessé, devint indomptable, et il fut forcé de l’abandonner