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LES GARIBALDIENS

Le conseil de guerre n’est rentré en séance qu’à deux heures du matin ; après trois jours de débats, il ne s’est pas trouvé suffisamment renseigné sur le compte de Santo-Meli.

Le prisonnier est renvoyé à Palerme, où une nouvelle enquête sera ouverte.

J’appuie sur ce fait pour bien montrer la différence qui existe, dans la manière de rendre la justice, entre les royalistes, ces hommes d’ordre, et les révolutionnaires, ces hommes de sang.

En quatre heures, le conseil de guerre tenu à Palerme par les royalistes le 5 avril, à la suite de l’affaire Riso, a condamné à mort quatorze personnes.

En trois jours, le conseil de guerre tenu à Villafrati par les révolutionnaires ne s’est pas trouvé suffisamment renseigné pour porter son jugement sur un homme qui avouait lui-même avoir brûlé la moitié d’un village, levé des impositions et pillé des caisses.

Santo-Meli et ses six guerrilleros passent en ce moment à cinq cents pas de ma fenêtre, sur la grande route qui conduit à Palerme.

Ils sont à pied, et marchent escortés d’une quinzaine d’hommes, avec avant-garde et arrière-garde.

Nous partons ce soir à cinq heures pour la Vicaria, nous dirigeant sur Girgenti.