Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/195

Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
LES GARIBALDIENS

Elle est partie aussitôt.

La prison est une maison carrée au milieu de la ville ; rien ne la distingue des autres, excepté les grilles de ses fenêtres.

J’ai suivi des yeux la pauvre femme jusqu’à la porte dont son fils avait passé la veille le seuil, seuil qu’il ne repassera probablement que pour marcher à la mort, et je l’y vis disparaître à son tour.

À dix heures du matin, le conseil s’est assemblé ; Santo-Meli, selon l’avis que je lui avais fait donner par sa mère, a choisi di Maria pour son avocat.

À cinq heures, le conseil avait terminé sa première séance ; l’accusé a répondu avec beaucoup de fermeté que, depuis le 4 avril, c’est-à-dire depuis l’insurrection proclamée à Palerme, il tient la campagne avec la bannière tricolore ; que, s’il a pillé les caisses, incendié les villages, c’est qu’il y était autorisé par les proclamations du comité révolutionnaire de Palerme ; que, s’il a mis des contributions sur les villages, c’est d’abord que les villages étaient royalistes, c’est qu’ensuite, pour que ses hommes ne l’abandonnassent point, il avait dû leur payer une solde et les nourrir ; or, la solde était de quatre taris par jour (un franc quatre-vingts centimes), la nourriture de deux taris (quatre-vingt-dix centimes). Il avait jusqu’à trois ou quatre cents hommes avec lui ; c’était donc une moyenne de mille à