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LES GARIBALDIENS

Qui lui avait dit de me demander, moi, dont probablement, le matin même, elle n’avait jamais entendu prononcer le nom ? qui lui avait dit de me choisir au milieu de tous ses compatriotes, moi étranger ?

Le fait est qu’en me voyant venir à elle, elle me prit les mains et voulut, selon l’habitude sicilienne, les baiser.

Elle comptait, me dit-elle, sur mot pour lui faire voir le général Turr.

Je m’y refusai pour deux raisons :

La première, Turr croit Santo-Meli coupable et veut faire un exemple qu’il juge nécessaire à la Sicile.

La seconde, dans l’état de faiblesse où il est réduit par ses vomissements de sang, toute émotion peut lui être dangereuse ; or, il ne repousserait pas sans émotion la prière d’une mère.

Au reste, la pauvre femme ne mesure pas toute l’étendue du danger que court son fils ; je lui ai dit que ce qu’elle avait de mieux à faire, c’était de demander à voir son enfant ; et, comme le conseil de guerre sera constitué ce matin, de dire à Santo-Meli de choisir pour défenseur di Maria.

Après lui avoir donné sur un papier le nom de di Maria, je lui ai fait donner, par le major Spangaro, la permission de voir son fils.