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LES GARIBALDIENS

vre de Fra Diavolo. Il s’était tiré au côté droit de la tête un coup de pistolet chargé de deux balles, pour ne pas tomber vivant entre les mains des soldats.

On reconnut qu’il s’était suicidé en ce que la tempe droite ne présentait qu’un trou, tandis que l’autre côté de la tête offrait deux blessures.

Les deux balles, qui n’avaient fait qu’une ouverture pour entrer, en avaient fait deux pour sortir.

Deux ou trois soldats étaient tués ; un sbire et Giaseppe Davi étaient blessés.

L’oncle d’Antonio Schifari, qui était chapelain de l’église, porta dans la montagne le viatique aux deux mourants.

Les autres étaient prisonniers.

Ambrozio et Vitali, qui, ayant pu se sauver, avaient voulu mourir avec leurs camarades, furent fusillés à Carini.

Tous deux moururent en riant.

Comme tout le bourg les suivait pour les voir fusiller :

— Ma mère, dit Ambrozio, n’a rien perdu à ne pas me faire prêtre ; quelque réputation de sainteté que j’eusse obtenue, je n’aurais jamais été à la tête d’une procession aussi considérable que celle que je mène après moi aujourd’hui.

Benedetto Davi fut condamné à dix-huit ans de fers.