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LES GARIBALDIENS

Je pris une plume et j’écrivis les lignes suivantes :

 « Mon cher général,

» Évitez les poignards napolitains, devenez chef d’une république, mourez pauvre comme vous avez vécu, et vous serez plus grand que ne l’ont été Washington et Cincinnatus.

 » Alex. Dumas.
 » Palerme, 20 juin 1860. »

Notre petite troupe de soldats amateurs suit gaiement la colonne expéditionnaire.

Nous sommes tous armés d’un fusil à deux coups et d’un revolver ; nous avons deux calèches de réquisition.

De plus, le comte Tasca, l’un des plus riches propriétaires de Palerme, a voulu nous faire les honneurs de la Sicile : pendant une vingtaine de lieues, nous pouvons nous arrêter dans ses châteaux, ses fermes, ses maisons ou celles de ses amis.

Il a deux voitures, une pour lui, une pour son valet de chambre.

La seule chose qu’il y ait vraiment à craindre jusqu’à Girgenti ou Syracuse, ce sont les voleurs.

Lorsque les Napolitains, chassés par les soldats de Garibaldi, ont abandonné, en fuyant, la garde des prisons de la ville, les prisonniers, presque tous