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LES GARIBALDIENS

Je reste sur le balcon.

Savez-vous ce que c’était que cet objet que la populace de Palerme traînait, je ne dirai pas dans la boue, mais dans la poussière, qu’elle couvrait de crachats et d’immondices ? C’était la tête de la statue brisée de l’homme qui a empoisonné mon père ; c’était la tête du roi Ferdinand !

Sent-il quelque chose de cela dans sa tombe royale, l’homme qui a présidé aux massacres de 98, qui a vu pendre Carracciolo, Pagano, Cirillo, Eleonora Pimentele ; qui a vu trancher la tête à Hector Carafa, et qui a été obligé de donner des appointements fixes au bourreau, parce que les vingt-cinq ducats qu’on lui allouait par chaque exécution ruinaient le trésor royal ?…


Il n’y a plus un Napolitain à Palerme ; nous avons maintenant le chiffre exact de l’armée royale embarquée pendant les huit jours qui viennent de s’écouler.

Elle comptait vingt-sept mille hommes.

Comme on pourrait dire que nous avons exagéré les cruautés commises par les Napolitains, nous consignons ici une pièce officielle qui nous est fournie par le consul suisse, M. Hirzel.

Nous la reproduisons sans y changer un mot ; l’original est entre nos mains.