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LES GARIBALDIENS

Toute la ville s’éveille et bruit ; on entend sur toute la ligne de ceinture le cri des sentinelles.

Ceux qui n’ont pas foi dans la parole des Napolitains — et le nombre en est grand — croient qu’ils profitent de la trêve et du renversement des barricades pour tenter un coup de main sur Palerme. D’autres pensent que quelque bateau sarde, porteur d’un secours d’hommes et de fusils, a été rencontré en mer par une frégate napolitaine en croisière, et prend chasse.

Tout le monde déplore que Garibaldi sait absent.

Ce qu’il y a de certain, c’est que la trêve convenue devant l’amiral anglais, l’amiral américain et l’amiral français, ne saurait être rompue sans exposer les Napolitains à combattre les troupes de débarquement des trois nations.

Or, il n’est pas probable que des hommes qui, étant vingt-deux contre un, ont reculé devant Garibaldi, aillent se mettre trois grandes nations sur les bras pour tenter de reprendre une ville qu’ils ont si bénévolement abandonnée.

Je cours réveiller le major Cenni, qui se lève en disant :

— Que personne ne bouge !

Je trouve chez lui ou plutôt à sa porte le duc de la Verdura, préteur de la ville, qui accourt tout effaré. Tandis que Cenni se lève, j’emmène le pré-