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LES GARIBALDIENS

cette valise ; si je ne reviens pas, disposez de son contenu comme bon vous semblera.

Le général Letizia partait tout simplement pour piller la maison de campagne du marquis Pasquatino.

On s’étonnera peut-être de ce que je nomme en toutes lettres les héros de ces anecdotes au lieu de les désigner sous des initiales ; mais mon avis a toujours été qu’avec certains hommes, il ne suffit pas de soulever les masques, il faut les arracher.


19 juin, minuit.

Tandis que je travaille, retentit tout à coup une vive canonnade : les coups se succèdent irrégulièrement et comme ceux d’un feu à volonté.

Je quitte mon bureau et vais au balcon, où je trouve mes compagnons réunis. Ils ont sauté à bas du lit ; deux sont dans le costume de la Juive, trois autres dans celui de Britannicus, de Néron et de Narcisse ; avec mon pantalon à pieds, je suis le plus vêtu de tous.

On voit la lueur des coups et l’on entend le bruit.

Deux des nôtres prennent leur montre et calculent, par le temps qui s’écoule entre la lueur et la détonation, que le combat doit avoir lieu à quinze ou dix-huit milles en mer.