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LES GARIBALDIENS

tête et ont laissé dans la rue le corps nu et la tête coupée. Le corps et la tête ont été trouvés et pieusement recueillis par les carabiniers génois.

Lorsque les royaux ont été envoyés contre les carabiniers génois, habiles tireurs qui tuaient leur homme à chaque coup, ils ont enfoncé les maisons, ont pris les femmes et les jeunes filles, et, la baïonnette dans les reins, les ont contraintes de marcher devant eux.

Sûrs de leurs coups, les carabiniers ont tiré dans les intervalles et au-dessus de la tête des femmes. Quelques-unes ont été blessées par les baïonnettes napolitaines, pas une par les balles génoises.

Malgré ce rempart vivant, les Napolitains furent mis en fuite.

La marquise de San-Martino me racontait hier une assez bonne histoire en ce qu’elle a un triple côté : côté triste, côté fanfaron et côté grotesque.

Le général Letizia — le même qui fit demander la première trêve à Garibaldi et qui avait donné sa parole d’honneur à un gentilhomme palermitain que Garibaldi n’entrerait pas à Palerme — arrive un jour chez la duchesse de Villa-Rosa, et, avec l’air grave d’un homme qui fait son testament, dépose à ses pieds une valise en lui disant :

— Duchesse, je pars pour une expédition des plus dangereuses ; si je reviens, vous me rendrez