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LES GARIBALDIENS

enfonce la porte d’un café, y prend une bouteille d’esprit-de-vin, la vide sur le corps du blessé, et met le feu à l’alcool.

Le légionnaire eût été brûlé vif, si le capitaine Scandurra n’eût reçu à la tête une balle qui le tua roide.

À l’Alberghesca, dont les habitants comptent à peu près huit cents morts, des soldats napolitains, dans la matinée du 27, enfoncent une porte et trouvent une famille composée du père, de la mère et de la fille.

Ils tuent le père et la mère ; un caporal s’empare de la jeune fille, nommée Giovannina Splendore, et l’emmène comme part de butin ; le capitaine Prado les rencontre, voit la jeune fille couverte de sang et tout en larmes ; il la prend et la dépose chez le marquis Milo.

La terreur l’avait rendue muette.

Dans le même quartier, les soldats enfoncent une porte, Ils trouvent le père, la mère, deux enfants, l’un de quatre ans, l’autre de huit mois ; l’enfant de quatre ans était aux pieds de sa mère, l’enfant de huit mois à son sein.

Ils tuent le père, mettent le feu à la maison, jettent l’enfant de quatre ans dans les flammes, arrachent l’enfant de huit mois du sein de sa mère, et l’envoient rejoindre son père. La mère, folle de dou-