Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.
95
LES GARIBALDIENS

La nuit venue, on se mit en route ; les hommes s’attelèrent aux canons, marchant un à un, quelquefois à quatre pattes, par une nuit noire, pluvieuse, avec des précipices à droite et à gauche.

La victoire de Calatafimi était ou prodige, le passage de Parco fut un miracle.

Pour tromper les Napolitains, on avilit laissé le feu des bivacs allumé ; les picciotti étaient charges d’entretenir ces feux.

L’armée avait fait une marche de huit heures et avait traversé la crête de trois montagnes, que les Napolitains croyaient encore l’avoir devant eux.

Le passage s’opéra sans qu’on perdît un homme, un fusil, une cartouche. Vers le jour, l’avant-garde arrivait au village de Parco ; à trois heures du matin, toute l’armée y était réunie.

Le premier soin de Garibaldi fut de penser à ses hommes, de s’occuper de les réchauffer et de les nourrir ; puis il pensa à lui-même.

Le maire du village de Parco lui prêta un pantalon et en donna un autre à Turr ; après quoi, le général et soit lieutenant remontèrent à cheval et partirent pour explorer les environs.

Ils prennent la route de Parco à Piano, route tracée en zigzag et qui passe au-dessus du village ; on arrive à un calvaire, qui est transformé à l’instant même en batterie de canon ; deux autres ma-