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LES GARIBALDIENS

carabine ; encore hors de portée, ils commencent leur feu ; les bersaglieri et les carabiniers génois refusent de leur répondre ; ce que voyant les royaux, ils se retirent triomphalement.

Un bulletin annonce que l’armée napolitaine a rencontré les rebelles, qui n’ont point osé engager le combat !

Le général fait alors sonner sa diane favorite, au son de laquelle il reprend ses avant-postes sans obstacle aucun.

Dans l’après-midi, le général s’avance, avec le colonel Turr et deux ou trois officiers, sur la route de Montreale ; là, il reconnaît que, s’il s’obstine à pénétrer jusqu’à Palerme par ce chemin, il lui faudra sacrifier deux ou trois cents hommes.

Il arrête alors dans son esprit un plan qui, pour tout autre que lui, eût été insensé : c’est de passer par Parco au lieu de passer par Montreale.

Pour réaliser ce plan, il fallait, sans le secours d’aucune route, gravir et suivre des sommets où chasseur ni montagnard n’avaient jamais mis le pied, faire passer des hommes et des canons dans le domaine des chèvres et des nuages, exécuter enfin une chose bien autrement difficile qu’au Saint-Bernard, puisque le Saint-Bernard est une route et qu’on avait, au Saint-Bernard, et le temps et les moyens d’exécuter le passage.