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LES GARIBALDIENS

— Allons donc, dit Garibaldi en les écartant, je ne trouverai jamais meilleure compagnie ni plus beau jour pour mourir.

Enfin, après avoir soufflé un instant, chacun se relève et charge avec un nouvel acharnement. Sirtori a son cheval tué sous lui et est blessé légèrement à la jambe ; il continue de s’avancer. Les royaux sont délogés de ce mamelon comme des autres.

Deux restent encore à prendre.

— À moi, les étudiants de Paie ! s’écrie Turr.

Une cinquantaine de jeunes gens se présentent.

— Mais, colonel, vous dites toujours que c’est le dernier ! lui répondent-ils exténués.

Et ils le suivent, tout exténués qu’ils sont.

Les Napolitains, débusqués de toutes leurs positons, enlevées à la baïonnette les unes après les autres, abandonnent enfin le champ de bataille et se retirent à Calatafimi.

Chaque légionnaire reste où il est et se couche ; on croirait l’armée de Garibaldi entièrement détruite.

Elle se repose de sa victoire, victoire terriblement achetée, comme le constate cet ordre du jour du général, lu le soir même sur le champ de bataille :