Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Varville.

En un mot, c’est son amant. Bien, bien ! Elle est sage, mais elle a un amant.

Nanine.

Qui n’aime qu’elle, comme elle n’aime et n’a jamais aimé que lui, et qui l’épousera, c’est moi qui vous le dis. Mademoiselle Nichette est une très honnête fille.

Varville, se levant et venant à Nanine.

Après tout, peu m’importe… Décidément, mes affaires n’avancent pas ici.

Nanine.

Pas le moins du monde.

Varville.

Il faut avouer que Marguerite…

Nanine.

Quoi ?

Varville.

A une drôle d’idée de sacrifier tout le monde à M. de Mauriac, qui ne doit pas être amusant.

Nanine.

Pauvre homme ! C’est son seul bonheur… Il est son père, ou à peu près.

Varville.

Ah ! oui. Il y a une histoire très pathétique là-dessus ; malheureusement…

Nanine.

Malheureusement ?

Varville.

Je n’y crois pas.

Nanine, se levant.

Écoutez, monsieur de Varville, il y a bien des choses vraies à dire sur le compte de madame ; c’est une raison de plus pour ne pas dire celles qui ne le sont pas. Or, voici ce que je puis vous affirmer, car je l’ai vu, de mes