ou de deux témoins patentés, elle prouvera qu’elle a des moyens d’existence quelconques, soit dans un revenu, soit dans une profession.
Celle qui n’en aura pas, si elle sait un métier, trouvera de droit à exercer son métier dans les ateliers de l’État, qui seront les casernes du travail et qui ne coûteront jamais aussi cher que l’armée, puisqu’ils rapporteront quelque chose.
Si elle ne sait pas de métier, elle entrera comme apprentie au lieu d’entrer comme ouvrière.
Si elle est riche et qu’elle ne veuille pas travailler, elle achètera une remplaçante qui travaillera pour elle. Si elle n’a pas de ressources et qu’elle ne veuille pas travailler, elle sera sous la surveillance de la police, et, au premier délit grave, on l’exportera dans les colonies où les déportés ont besoin de femmes et où la terre a besoin de bras. Puisqu’elles n’auront pas voulu être des femmes, elles seront des femelles.
En échange de ces devoirs, voici quels seront les droits des filles non mariées. Ils seront renfermés dans ce seul paragraphe :
La loi, en reconnaissant l’homme de vingt et un ans libre, l’a reconnu responsable ; donc, tout homme ayant vingt et un ans qui sera convaincu d’avoir possédé une vierge sera condamné à donner à cette fille un capital ou une rente, selon sa position personnelle de fortune. S’il est dans l’impossibilité de fournir cette indemnité pécuniaire, il sera passible d’un emprisonnement de cinq ans ; s’il a rendu mère cette jeune fille et qu’il ait refusé de l’épouser, la condamnation pourra être portée à dix ans ; le fait d’avoir mis volontairement au monde un de ses semblables, sans aucune garantie de morale, d’éducation, ni de ressources matérielles, étant envers la société un délit plus grave que celui d’avoir volé nuitamment et avec effraction, égal à celui d’avoir tué. Donner la vie dans de certaines conditions est même plus barbare que de donner la mort.
Tout enfant naturel dont le père sera parvenu à se