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je te réponds que je te la souhaite bonne et heureuse… Mais enfin voilà toujours vingt-cinq louis que je vais mettre dans le tiroir là-bas. Quand il n’y en aura plus, il y en aura encore.

Marguerite, émue.

Quel cœur ! Et dire que c’est vous, un écervelé, comme on vous appelle, vous qui n’avez jamais été que mon ami qui me veillez, et prenez ainsi soin de moi…

Gaston.

C’est toujours comme ça… Maintenant, sais-tu ce que nous allons faire ?

Marguerite.

Dites.

Gaston.

Il fait un temps superbe ! Tu avez dormi huit bonnes heures ; tu vas dormir encore un peu. De une heure à trois heures, il fera un beau soleil ; je viendrai te prendre ; tu t’envelopperas bien ; nous irons nous promener en voiture ; et qui dormira bien la nuit prochaine ? ce sera Marguerite. Jusque-là, je vais aller voir ma mère, qui va me recevoir Dieu sait comment ; il y a plus de quinze jours que je ne l’ai vue ! Je déjeune avec elle, et à une heure je suis ici. Cela te va-t-il ?

Marguerite.

Je tâcherai d’avoir la force…

Gaston.

Tu l’auras, tu l’auras ! (Nanine entre.) Entrez, Nanine, entre ! Marguerite est réveillée.



Scène II

Les mêmes, NANINE.
Marguerite.

Tu étais donc bien fatiguée, ma pauvre Nanine ?