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Gaston.

Oh ! que tu es assommant, toi ! Crois-tu pas que je vais m’user les doigts à te retourner des cartes pour cent sous que tu joues ? Tous les Arthurs sont les mêmes. Heureusement, tu es le dernier Arthur.

Saint-Gaudens, rentrant.

Anaïs, voici la glace demandée.

Anaïs.

Vous avez été bien long, mon pauvre vieux ; après ça, à votre âge…

Gaston, se levant.

Messieurs, la banque a sauté. — Quand on pense que, si l’on me disait : « Gaston, mon ami, on va te donner cinq cents francs, à condition que tu retourneras des cartes pendant tout une nuit, » je ne le voudrais pas, bien certainement. Eh bien, voilà deux heures que j’en retourne pour perdre deux mille francs ! Ah ! le jeu est un joli métier.

Un autre reprend la banque.
Saint-Gaudens.

Vous ne jouez plus ?

Gaston.

Non.

Saint-Gaudens, montrant deux joueurs d’écarté au fond.

Parions-nous dans le jeu de ces messieurs ?

Gaston.

Pas de confiance. Est-ce que c’est vous qui les avez invités ?

Saint-Gaudens.

Ce sont des amis d’Olympe. Elle les a connus à l’étranger.

Gaston.

Ils sont jolis.