c’est à elle que je veux sacrifier mon bonheur, vous lui direz qu’il y avait quelque part une femme qui n’avait plus qu’une espérance, qu’une pensée, qu’un rêve dans ce monde, et qu’à l’invocation de son nom cette femme a renoncé à tout cela, a broyé son cœur entre ses mains et en est morte, car j’en mourrai, monsieur, et peut-être, alors, Dieu me pardonnera-t-il.
Pauvre femme !
Vous me plaignez, monsieur, et vous pleurez, je crois ; merci pour ces larmes ; elles me feront forte aussi forte que vous le voulez. Vous demandez que je me sépare de votre fils pour son repos, pour son honneur, pour son avenir ; que faut-il faire ? Ordonnez, je suis prête.
Il faut lui dire que vous ne l’aimez plus.
Il ne me croira pas.
Il faut partir.
Il me suivra.
Alors…
Voyons, monsieur, croyez-vous que j’aime Armand… que je l’aime d’un amour désintéressé ?
Oui, Marguerite.
Croyez-vous que j’avais mis dans cet amour la joie et le pardon de ma vie ?
Je le crois.