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je ne vous avais rien dit, car il faut qu’elle ignore notre conversation. C’est elle ; silence !



Scène II

MARGUERITE, NICHETTE, GUSTAVE, ARMAND, PRUDENCE.
Marguerite, en entrant, met un doigt sur sa bouche pour faire signe à Prudence de se taire.
Armand, à Marguerite.

Chère enfant ! gronde Prudence.

Marguerite.

Pourquoi ?

Armand.

Je la prie hier de passer chez moi et de m’apporter des lettres s’il y en a, car il y a quinze jours que je ne suis allé à Paris ; la première chose qu’elle fait, c’est de l’oublier ; si bien que, maintenant, il faut que je te quitte pour une heure ou deux. Depuis un mois, je n’ai pas écrit à mon père. Personne ne sait où je suis, pas même mon domestique, car je voulais éviter les importuns. Il fait beau, Nichette et Gustave sont là pour te tenir compagnie ; je saute dans une voiture, je passe chez moi, et je reviens.

Marguerite.

Va, mon ami, va ; mais, si tu n’as pas écrit à ton père, ce n’est pas ma faute. Assez de fois je t’ai dit de lui écrire. Reviens vite. Tu nous retrouveras causant et travaillant ici, Gustave, Nichette et moi.

Armand.

Dans une heure je suis de retour. (Marguerite l’accompagne jusqu’à la porte ; en revenant elle dit à Prudence.) Tout est-il arrangé ?

Prudence.

Oui.