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Armand.

Bonne Marguerite !

Prudence.

Oui, bonne Marguerite ; trop bonne Marguerite, car qui sait comment tout cela finira ? Sans compter que, pour payer ce qu’elle reste devoir, elle veut abandonner tout ce qu’elle possède encore. J’ai dans ma poche un projet de vente que vient de me remettre son homme d’affaires.

Armand.

Combien faudrait-il ?

Prudence.

Cinquante mille francs, au moins.

Armand.

Demandez quinze jours aux créanciers ; dans quinze jours, je payerai tout.

Prudence.

Vous allez emprunter ?…

Armand.

Oui.

Prudence.

Ça va être joli ! Vous brouiller avec votre père, embarrasser l’avenir.

Armand.

Je me doutais de ce qui arrive ; j’ai écrit à mon notaire que je voulais faire à quelqu’un une délégation du bien que je tiens de ma mère, et je viens de recevoir la réponse ; l’acte est tout préparé, il n’y a plus que quelques formalités à remplir, et, dans la journée, je dois aller à Paris pour signer. En attendant, empêchez que Marguerite…

Prudence.

Mais les papiers que je rapporte ?

Armand.

Quand je serai parti, vous les lui remettrez, comme si